Petits moustiques et grandes grenouilles

C’est la loi de la nature, dans ce monde chaque maillon de la chaîne alimentaire doit manger un individu du maillon précédent pour survivre et prospérer. C’est ainsi pour une bonne part que le capitalisme tient sa raison d’être dans l’espèce humaine. Chaque entreprise évolue dans un environnement concurrentiel avec ses forces et faiblesses. Et doit sans cesse faire toujours plus, mieux, plus efficace pour survivre et se développer.

On reçoit régulièrement des pressions chez Marketing Internet. De diverses personnes et entités.

Cela va du particulier pas content parce qu’un documentaliste Mirti n’a pas accepté son site personnel créé en Flash et affichant 4 nouvelles pop-ups à chaque changement de page. A la société « concurrente » de 45 personnes, faisant quelques centaines de milliers d’euros de chiffre d’affaires qui tente de nous intimider par divers appels téléphoniques et emails pour des raisons cachées.

En passant par tous ceux qui croient détenir la vérité, qui ne sont pas d’accord avec ce qu’on pense et qui nous le font savoir sans argumenter…

Ceux qui me donnent le plus à réfléchir sont ceux qui, en matière de référencement ou dans d’autres domaines nous menacent alors que nous ne sommes pas responsables de leurs petits soucis, rhumes et mals de tête.

Je pense notamment aux clients, lecteurs, visiteurs qui ont un souci x ou y pour des raisons au dessus d’eux et qui vont nous contacter :

  • parce qu’ils ne sont pas premiers sur Google
  • parce que l’un de nos sites est mieux placé que leur propre site internet
  • parce que Yahoo! ne répond pas à leurs emails demandant de changer leur description
  • parce que même en donnant plein de sous pour avoir des visiteurs ils ne font pas de vente
  • parce que personne il ne veut acheter leurs foies gras
  • parce que l’antivirus de leur ordinateur ne marche plus

Bref.

Autant de raisons pour lesquelles il est plus facile de contacter une société plus petite que les Grands d’internet mais qui en est passionnée, que ceux qui ont l’air gros. Il faut savoir déjà que les petits moustiques répondent pour la plupart aux emails et ont une ligne de téléphone. Il est facile de communiquer avec eux « puisqu’ils ne font pas ça que pour l’argent et qu’ils sont joignables ».

Pour les Grands c’est autre chose. Ils ont des boites de contact planquées quelque part sur leurs sites, les-dits sites sont blindés de Foires Aux Questions. Et puis ils font plein de milliards de recettes, et puis ils sont côtés au Nasdaq aussi. Ils ont plein d’employés habillés cool et leurs grands chefs sont dans le magazine Fortune.

Je remarque donc que sur Internet comme ailleurs c’est plus-mieux d’être une grande grenouille qu’un petit moustique.

Je me doute bien par contre qu’il faut prendre gare aux couleuvres…

Bien cordialement,

Gautier.

Du trafic, oui, des ventes, non !

Bonjour, je vous consulte car j’ai une boutique qui vend (… des chaussettes, de la lingerie, des jouets pour enfants, des séjours de vacances, …). Je veux maintenant drainer des visiteurs sur mon site et pour cela je compte sur vous pour me mettre premier sur le mot clef (… chaussettes, lingerie, jouets enfants, séjours vacances, …) sur Google, Yahoo! et MSN.

Depuis ces quelques années je suis encore et toujours surpris d’avoir des prospects au téléphone avec ce genre de demandes. Surtout lorsque je jette un coup d’oeil sur les sites en question pendant la conversation.

Les webcommerçants se focalisent toujours sur le trafic. Du trafic, du trafic, du trafic. Et les ventes suivront. Comme s’il suffisait de dupliquer le modèle des boutiques hors ligne, vers Internet, pour que les ventes suivent ! Non, non, sur Internet comme en dehors il ne suffit pas d’être situé dans une zone avec beaucoup de passages pour que les ventes suivent !

Parce que le prédicat « visiteurs = ventes » est incorrect à la base. Comment réussir dans ces conditions ?

Pourtant la solution est là, toute proche, toute simple : hors-ligne, tout commerçant s’attache à décorer sa boutique, à voir son agencement avec des professionnels ou demander des avis partout autour de soit. Voudriez-vous apposer pour la première fois une affiche « Ouvert » si votre commerce n’était pas impeccable, digne et respectueux ? Voudriez-vous apposer une affiche « Ouvert » si un rayon était poussiéreux ? Voudriez-vous accueillir votre premier client avec un sourire si les vêtements vendus étaient posés sur des ceintres bringuebalants ?

C’est pourquoi tout commerçant s’intéresse à la mise en valeur des produits vendus : il n’est pas question de présenter des services de table posés sur des morceaux de cartons. De même que l’hérésie serait totale de vendre des mets du terroir dans des rayons sales et poussiéreux !

Hier dimanche je me balladais dans le centre de ma ville et j’ai été surpris de voir les boutiques ouvertes, toutes lumières étincellantes. Point de salariés un dimanche, vous n’y pensez pas !

Ceux qui étaient présents étaient les commerçants. Les chefs. Ils étaient là ce dimanche par grand froid avec tabourets, aspirateurs, chiffons, produits d’entretien, marteaux, tournevis, scies. Ils astiquaient, réparaient, créaient, agençaient, réflechissaient, nettoyaient, aspiraient.

Chacun dans leur coin, mais tous avec un profond sentiment de conscience : ils étaient là, ce dimanche, pour chouchouter leur lieu de travail. Ils étaient là ce dimanche afin de pouvoir vous accueillir le lendemain tout sourire.

Pour le plaisir de regarder vos yeux briller lorsque vous pousserez la porte d’entrée.

Gautier