Peut-on encore innover sur le Net ?

Régulièrement, en parcourant certains espaces de discussions, je tombe sur les interrogations légitimes et plus ou moins exprimées d’intervenants qui se demandent si, finalement, tout n’a pas déjà été inventé sur le Net. Et c’est vrai que quand on prend le temps de fureter un peu, on découvre que la plupart des services ou des produits en ligne qui nous viennent à l’esprit existent déjà. Même si ce ne sont pas toujours des réussites.

Quant aux « innovations » qu’on voit fleurir ici ou là, elles n’ont le plus souvent ce statut de nouveautés que dans l’esprit de leurs concepteurs, convaincus qu’ils sont d’avoir révolutionné le monde avec une idée généralement récupérée ailleurs et qu’ils ont adaptée avec plus ou moins de bonheur. Un peu comme celui qui a mis une gomme au bout d’un crayon, mais qui n’en a pas pour autant inventé un nouveau concept d’écriture.

Malgré tout, Internet est à la confluence de trois dynamiques fondamentales qui sont loin d’avoir exprimé tout leur potentiel :

– une technologie, tout d’abord, qui en s’améliorant chaque jour crée mécaniquement de nouveaux besoins. Lesquels induisent ensuite de nouveaux services pour y répondre. Il suffit de penser à l’Internet des années 90 et de le comparer avec celui de 2007. Combien d’éléments devenus incontournables de notre quotidien virtuel n’étaient même pas encore à l’état de projets à l’époque ? Uniquement parce que la technologie ne laissait même pas entrevoir ces possibilités là.

– une imagination humaine, ensuite, inextinguible et qui continue à surprendre quand on sait que les quelques centimètres cubes de notre cerveau tournent ainsi à plein régime depuis des centaines de milliers d’années, débitant sans faillir des tas d’idées géniales tous les jours, sans pour autant avoir jamais entamé notre capacité d’innovation. J’ai donc bon espoir que ce que nous connaissons aujourd’hui n’est rien en comparaison de ce qui nous occupera dans cinq ans seulement.

– un marché, enfin, en perpetuelle évolution avec non seulement de nouveaux services qui apparaissent sans cesse, mais aussi d’anciennes idées sorties peut-être trop tôt il y a quelques années (sur un marché trop étroit par exemple, pas assez mûr, peu organisé, etc.) mais qui deviennent aujourd’hui parfaitement exploitables et peuvent désormais révéler leur intérêt. Ainsi, il n’est pas toujours nécessaire de réinventer la roue pour lancer de nouveaux services en ligne. Il suffit parfois de reprendre certaines bonnes idées qui n’ont pas marché à une époque et de les adapter aux conditions techniques et mercatiques du moment. Les blogs en sont un bon exemple.

Les services actuels ne font qu’exploiter des concepts basiques qui n’ont guère évolué depuis de nombreuses années : e-commerce à base de boutiques-vitrines, présentations institutionnelles, fora de discussion, clubs de rencontres, divertissements en ligne, etc.

Il est temps désormais de passer à la vitesse supérieure et de faire d’Internet un outil professionnel à part entière. Les politiques l’ont peut-être compris les premiers, et utilisent de plus en plus le Net comme vecteur d’idées et déclencheur d’opinion. Dans le monde des affaires, il en va de même, il faut sortir des schémas classiques de communication de premier niveau, d’intéractivité hiérarchisée ou encore de marketing d’image. Il faut se rapprocher des gens, les intégrer plus intimement dans le processus mercatique, et en même temps utiliser les technologies à notre disposition pour séduire et convaincre. Car l’internaute n’est plus ce consommateur-acteur qu’on essaie de voir en lui. L’internaute, c’est moi, c’est vous, c’est un individu qui réfléchit, qui compare, qui ne consomme plus avec son coeur mais avec sa tête, pour qui l’achat d’impulsion n’est quasiment plus de mise, au profit de l’achat d’investissement, de conviction ou d’engagement.

Et dans ce domaine, tout ou presque reste à faire…

Bruno

Quand un site ne s’appelle pas un site

Mes vagabondages sur le Net m’ont amené à croiser un message de Laurent Gloagen du blog Embruns repris par Loïc Le Meur que certains auront aperçu ces derniers temps sur les chaînes de télévision de France et de Navarre.

De quoi y parle-t-on ? Simplement du fait qu’un blog n’est pas toujours un blog mais parfois un carnet Web.

Vaste sujet.

Par contre j’avais un peu le sentiment qu’un blog était une technologie de publication sur Internet ou au mieux une mise en forme de site et non un produit à part entière. Donc un blog est pour moi un site Internet. Comme une boutique en ligne est avant tout un site, un forum est un site Internet, etc…

Après tout, une berline ou un 4×4 restent des voitures, même si la forme change légèrement.

Néanmoins s’ils ont raison, alors je voudrais renommer ce site non pas « blog » mais « registre de notes éparses ». C’est vrai quoi: ce site mérite d’être dans une catégorie à part entière !

Vous faites du Web 2.0 ? c’est tellement dépassé…

Un peu partout je lis les bienfaits du Web 2.0. Cela semble être la nouvelle panacée sur Internet et justifie de faire la couverture des magazines, des journaux, des sites et suscite des kilomètres de messages sur les forums et blogs.

Pour ceux qui vivraient sur une autre planète, laissez-moi vous faire le pitch de Web 2.0: c’est de l’Internet intéractif, où la page web se comporte comme une application logicielle.

Exemple le plus représentatif: Google Maps. Quand vous utilisez le site vous pouvez faire défiler la carte dans toutes les directions, d’un simple glissement de souris.

Techniquement, c’est du JavaScript avec des requêtes XML qui récupèrent des éléments depuis un serveur distant. Le petit nom de cette approche est « Ajax ».

Bref, un truc formidable et impressionnant.

Au moins aussi impressionnant que les feeds RSS qui vont « révolutionner la façon dont nous accédons à l’information »: toujours à jour, sans nécessité de visiter le site source, etc…

En résumé: si vous ne faites pas ces choses là, vous n’êtes pas en Web 2.0 et vous êtes dépassé.

Cependant, je n’ai pas le sentiment que ces technologies soient nouvelles. XMLHttpRequest sur lequel est basé AJAX existe depuis plusieurs années. Et les sites en JavaScript depuis la nuit des temps…

Le RSS de nouveau n’a rien de neuf. Demandez à mes cheveux blancs s’ils se souviennent de PointCast et ils vous répondront « 1997, diffusion d’informations directement sur le bureau avec synchronisation ».

Alors pourquoi la nouveauté ? Simplement parce que maintenant l’ADSL et le Cable ont rendu viables ces approches: vous êtes connecté en permanence et la vitesse de connexion est suffisante pour transmettre images et son en temps réel.

Le Web 2.0 n’est pas l’AJAX, ni le RSS. Le Web 2.0 c’est la permanence et la vitesse.

Maintenant si vous permettez, je vous laisse, je dois finir le Web 3.0: simplement le nouveau nom des CSS et de l’XHTML, autrement dit le respect des standards et l’accessibilité… Et aux gens qui me diront « ce n’est rien de neuf, Opquast et les autres sont batis sur ces pratiques depuis des années », je répondrai « souvenez-vous de PointCast »…

Bon Futur.

Maxime

PS: je remarque à l’instant que Opquast propose de l’AJAX dans leur interface. Doit-on parler de Web 2+3 ?