Impressionner les copains n’est pas rentable au long terme

Netscape Disks
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Je me souviens du premier site web professionnel que j’ai créé en 1996. Il s’agissait du site pour faire connaître un journal artistique lillois: Around The Beffroy.

A l’époque l’hébergement coûtait 1200 francs (=183 euros)  par mois pour 50 Mo. Le navigateur à la mode était Netscape 2.

Lors d’une présentation chez l’hébergeur, dans l’espoir de négocier un partenariat pour nous affranchir des 14400 francs d’hébergement annuel, j’ai montré le site web du journal.

La réaction de mon interlocuteur a été rapide: « Wow, vous avez mis des frames ? C’est la première fois que j’en vois, c’est tout neuf comme techno. »

Oui, c’était tout neuf et impressionnant.

La modélisation d’une galerie d’art en VRML quelques mois plus tard était aussi impressionnante.

Quant à la version WAP d’un site, elle aussi elle était impressionnante.

Mais dans les 3 cas, impressionnant n’a pas été synonyme de générateur d’argent et encore moins de pérennité.

Utiliser une nouvelle technologie, un nouveau tag, une nouvelle approche, une nouvelle plate-forme peut impressionner vos amis pendant quelques minutes, mais est rarement rentable au long terme.

Parier sur le succès du dernier-né d’Apple, de Google ou de Microsoft n’est que cela: un pari. On gagne parfois, mais on perd aussi souvent.

Les produits virtuels attirent les clients virtuels

Neues Apple Tablet
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On parle beauoup d’iPad en ce moment.

Certains vont même jusqu’à parler de révolution qui va changer totalement la façon dont on consomme les magazines, les livres, la vidéo…

Outre le fait que l’iPad n’est en rien révolutionnaire mais est juste un Tablet PC (dont le concept date de 2001…) relooké par Apple, je pense que beaucoup de personnes oublient le facteur humain.

Psychologiquement ce qui est virtuel n’a pas de valeur ou une valeur moindre comparé à l’équivalent réel.

Les coûts de production d’un ebook ou d’un livre sont similaires, les frais d’impression représentant moins de 10% du coût total et pourtant, on s’attend à pouvoir acheter l’ebook à moins de 50% du prix du livre.

Pour la musique c’est la même chose, le support CD a un coût négligeable, cependant on s’attend à pouvoir acheter un album pour 20% du prix du CD.

Pour la vidéo, c’est encore pire: un DVD revient moins cher à créer que la bande passante nécessaire à un téléchargement en haute définition. Pourtant, psychologiquement, un téléchargement vaut moins que l’objet physique.

La réalité est simple: ce qui est virtuel a une valeur virtuelle aux yeux des clients. Ce qui est concret a de la vraie valeur et vaut la peine d’être acheté.