Et si on oubliait enfin le taux de clic ?

Alors qu’il a toujours été érigé en principal indice d’efficacité pour les campagnes promotionnelles en ligne, le sacro-saint taux de clic ne semble plus en phase avec les objectifs fondamentaux de la publicité. Certains envisagent de l’abandonner enfin au profit de méthodes plus pertinentes et plus en accord avec la réalité.

Depuis longtemps déjà, certains sites outre-atlantique ont sauté le pas, au moins partiellement, à l’instar de MarketWatch.com Inc., un site d’informations financières américain, qui a abandonné la mesure des taux de clic dans le but de redonner à la publicité online l’efficacité qu’elle mérite.

Il faut dire que la pub par bandeaux ou par boutons a toujours souffert de l’orientation maladroite qui lui a été donnée dès l’origine. Faire venir l’internaute directement sur le site marchand d’un simple clic est devenu l’impératif numéro un. Mais avec l’accroissement exponentiel du nombre de sites, et du même coup la multiplication de bannières publicitaires, l’intérêt des internautes s’est rapidement « dilué » et les taux de clics ont dramatiquement chûté.

D’ailleurs, on en a conclu un peu vite que la publicité en ligne était de moins en moins efficace, alors que c’était en réalité la méthode de mesure qui était inadaptée.

Selon les responsables de MarketWatch.com, que les internautes « cliquent » ou pas sur les bandeaux, la publicité en ligne reste efficace, dans le sens où sa présence contribue au renforcement de la notoriété de la marque. L’entreprise espère bien faire des émules et convaincre les annonceurs et les éditeurs que la pub en ligne reste un formidable vecteur marketing, à condition de savoir l’exploiter.

Certes, le taux de clic permet de déterminer les tarifs auxquels peuvent se négocier les emplacements publicitaires. Et le programme du désormais incontournable Google fonctionne suivant ce principe. Plus une bannière génère de clics, et plus l’emplacement est jugé efficace, donc cher. Mais la continuelle baisse des taux de clics, et la chûte des budgets pub qui en ont découlé ont montré la fragilité de ce raisonnement. Une bannière vue (mais pas cliquée) par un million de personnes est-elle moins efficace qu’une autre publicité cliquée par quelques centaines d’individus ? Si oui, quel est alors l’intérêt des publicités classiques à la télévision ou dans les journaux puisqu’elles ne permettent aucunement de « réaliser » des clients directs à partir de leur seule parution ?

C’est justement le point de vue défendu par les défenseurs d’une nouvelle pub en ligne, qui affirment qu’une publicité reste efficace (et surtout reconnue) sans qu’il soit nécessaire que les internautes se rendent aussitôt sur le site en question. Comme pour les médias traditionnels.

L’heure n’est plus à la consultation impulsive, l’internaute évolue, et sa façon d’utiliser internet est plus réfléchie, plus mûre. Le taux de clic devient donc obsolète, tout juste capable de noter un taux de retour spontané, mais qui ne peut en aucun cas refléter l’impact réel d’une campagne de publicité online.

Ainsi, parmi les 27 raisons susceptibles de convaincre les annonceurs de la pertinence des publicités en ligne, l’Interactive Advertising Bureau ne mentionne pas le fameux taux de clic. Il s’agit plutôt de raisonner en termes de notoriété, d’avantages, d’image et de reconnaissance à long terme.

Et pour un responsable de Taylor Nelson Sofres Interactive, le taux de clic n’est qu’un faible indicateur de pertinence d’une campagne car il ne fournit aucune donnée socio-démographique et, surtout, ne concerne qu’une toute petite partie des internautes exposés à la publicité. En effet, quand on songe que les taux de clic de la plupart des campagnes atteignent rarement 1%, se focaliser sur cet unique élément revient donc à « négliger » les 99% d’internautes qui ont vu la publicité sans cliquer.

Une politique qui semble en totale contradiction avec la volonté de faire d’Internet un média universel.

MFAllait pas abuser ou la fin des Adsenses

Coup de tonnerre dans le landernau de la pub en ligne : Google a décidé de radier les MFA de son programme de rémunération.

Pour ceux qui l’ignoreraient, les MFA (Made For Adsense) sont des sites conçus uniquement pour générer des revenus publicitaires via les publicités Google. Généralement, ces sites n’ont pas ou peu de contenu, et servent uniquement à inciter les visiteurs à cliquer sur des liens rémunérés. Visiteurs que l’administrateur du site aura, pour une part plus ou moins grande, également débauché via Google en achetant… des publicités ! Tout le sport consiste à gagner plus d’argent que ce qui a été dépensé. Et certains s’en tirent plutôt bien puisqu’ils peuvent dégager plusieurs milliers d’euros de bénéfice par mois et par site.

Las ! les annonceurs ont en eu assez de ces acteurs qui faussent le marché, et devant la menace d’une fronde des professionnels, Google a décidé de remettre les pendules à l’heure.

Fini donc le temps des « bons plans Google » ? Presque. En tout cas, il y a fort à parier qu’une fois la purge effectuée Google durcira les conditions d’éligibilité à son programme de rémunération.

Evidemment, le moins qu’on puisse dire c’est que l’annonce n’est pas populaire, mais j’estime pour ma part qu’elle est saine. Car on ne peut bâtir de modèle économique fiable sur la seule exploitation des failles d’un système. Et pour l’instant, à l’instar des MFA, on a surtout l’impression que la plupart de ceux qui réussisent à gagner de l’argent en ligne sont justement ceux qui sont parvenus à détourner telle ou telle procédure, ou à contourner un blocage technique, ou encore à s’engouffrer dans la moindre anfractuosité légale ou commerciale, juste pour en tirer un profit immédiat.

Tout le monde prétend vouloir faire d’Internet un espace médiatique et commercial digne de ce nom. Mais la maturité, et surtout la légitimité du Web, ne surviendront que lorsqu’on cessera de le marginaliser par des pratiques à visée exclusivement opportunistes à court terme. Pratiques qui, non contentes de biaiser le système en pénalisant ceux qui jouent le jeu, nécessitent des reprises en main régulières qui contribuent à donner d’Internet une image encore très perfectible. Pour ne pas dire carrément négative.

Pour que les entreprenautes soient enfin considérés comme des entrepreneurs à part entière, et qu’on ne les regarde plus avec un sourire amusé en se disant « Bah, ça leur passera, un jour ils auront un vrai boulot », alors il est indispensable de faire le ménage.

Google vient de commencer…

Bruno

Faut-il prendre le risque d’être impopulaire pour réussir sur le Net ?

Une fois de plus, il semble que la question soit incongrue, tant il est vrai que la popularité est considérée comme l’un des fondements essentiels de la réussite en ligne. Qu’il s’agisse d’être reconnu (et référencé !) par ses pairs pour mieux séduire les moteurs de recherche – Google en tête – ou encore de s’assurer les bonnes grâces des internautes en se pliant à leurs attentes (caprices ?), il paraît difficile de s’affranchir de cette notion de popularité.

Et pourtant, il en est parfois de la « Net-economy » comme de la politique. Après avoir misé sur la faveur populaire pour atteindre la position qu’on souhaitait, il faut savoir ensuite prendre les décisions nécessaires à l’aboutissement du projet qui nous a porté sur la place. Quitte à devenir quelquefois impopulaire.

Le principe est d’autant plus vérifiable dans le cadre d’une reprise de site internet (qui, de temps en temps, revient quasiment à reprendre une petite entreprise). Les clients, les collaborateurs, les « fournisseurs » sont habitués à un modus operandi qui, même s’il a parfois mené l’activité à sa perte, ne les conforte pas moins dans l’idée rassurante que les choses vont toujours mieux si on n’y touche pas. Or, le plus souvent, les responsables d’un site ne sont pas les seuls éléments qu’il convient de changer pour inverser une tendance catastrophique. Et c’est là que le repreneur endosse le plus souvent le rôle du méchant, car il est amené à changer les habitudes et les méthodes de travail pour rationaliser l’activité. Et la perréniser.

La bonne nouvelle, c’est que s’il s’y prend bien, et si l’objectif visé est atteint rapidement, alors la relative impopularité dont il a « bénéficié » au moment de certains choix stratégiques ne dure pas bien longtemps. Mieux encore, lorsque les résultats démontrent la pertinence de l’action honnie, il n’est pas rare qu’il bascule brusquement du statut de vilain petit canard à celui de chevalier blanc. Et ce sont souvent ceux qui brandissaient les fourches à son passage qui, une fois leur nouveaux intérêts assurés, se mettent à l’encenser et à le considérer publiquement comme un visionnaire, un manager de talent, voire même… comme un génie ! Certains fora regorgent de ces revirements de situation, aussi cycliques que cocasses, au gré des réformes (impopulaires) et des résultats (favorables) qui émaillent la vie d’un site.

Mais il y a aussi un mauvais côté, c’est que si les objectifs sont plus longs à atteindre, ou si le responsable se heurte à une résistance plus forte que celle à laquelle il s’était préparé (collaborateurs qui ne veulent pas qu’on change leurs habitudes, concurrents qui se délectaient déjà de la perspective de voir le site disparaître de la scène, clients vindicatifs qui cherchent à faire « payer » d’une manière ou d’une autre leurs frustrations diverses et qui ne lui laisseront aucune chance…), alors il pourrait être contraint d’abandonner la partie et de quitter l’arène sous les huées du public. Avec en prime la possibilité d’être « grillé » pour un bout de temps dans le secteur.

Une sorte de « Quitte ou double », mais guère différent de la prise de risques habituelle dans les autres secteurs de l’économie, notamment ceux qui se caractérisent à la fois par leur dynamisme, leur volatilité et un potentiel énorme.

Finalement, la seule chose vraiment importante, ce n’est pas de savoir s’il vous faut prendre le risque d’être impopulaire pour réussir, mais plutôt si vous en aurez le courage. Car comme en alpinisme, même s’il existe différentes manières d’atteindre le sommet, la voie la plus escarpée et la plus dangereuse reste aussi la voie la plus gratifiante et la plus noble.

Etes-vous conscient que votre site est en péril ?

La mode est au référencement. Tout le monde en parle, tout le monde y pense et on appelle référencement même ce qui n’en est pas (non, le terme « référencement publicitaire » n’existe pas et n’est que de la publicité contextuelle).

Par contre, faites-vous partie de ces gens qui ont oublié qu’il existe d’autres sources de trafic et d’autres moyens pour faire connaître un site ? Faites-vous partie de ces gens pour lesquels 80% du trafic provient des moteurs de recherche ?

Que ferez-vous le jour où Google (ou un autre moteur) ne vous « aimera » plus ? Vous ferez comme font en moins de 3 ans la moitié des sociétés créées en France: vous disparaîtrez…

Etre dans les moteurs n’est pas un droit. Que derrière soient des algorithmes ou des humains, vous n’êtes pas celui qui décide de la présence de votre site ou non.

Oseriez-vous ouvrir un commerce et dépendre uniquement d’annonces dans le journal gratuit pour assurer vos ventes ?

Pourquoi le faites-vous sur Internet ?

Le retour des erreurs de jeunesse

Depuis quelques temps j’ai un peu le sentiment d’avoir transité par un tunnel spatio-temporel qui m’aurait ramené quelques années en arrière, à la grande époque de la bulle Internet.

De nouveau, je vois passer de nouveaux concepts sans aucune réflexion derrière.

De nouveau, je reçois des emails de personnes que je ne connais pas qui me disent « ce que vous faites est nul, mon site existe depuis deux semaines et j’ai 150000 visiteurs par heure ».

De nouveau, je constate que le business plan de certains se limite à « j’essaie d’avoir le maximum de trafic et ensuite je vais vendre mon site ».

De nouveau, j’écoute des webmasters me dire qu’ils vont devenir riches en révolutionnant Internet.

De nouveau, j’entends des rumeurs comme quoi je suis « has been ».

Soyons clairs entre nous. Si votre site vous rend riche, je suis fort heureux pour vous. Par contre vous rend-il réellement riche ?

L’erreur la plus courante qui a re-surgi ces derniers temps est la misinterprétation du chiffre d’affaire en tant que profit.

Petit calcul simple:

Vous vendez 15 euros TTC franco de port une cartouche pour imprimante. Elle vous coûte auprès de votre fournisseur 5 euros, votre marge est donc de 10 euros.

Cependant il ne s’agit là que de votre marge brute et ce n’est pas forcément la réalité.

Voyons ce qui se cache derrière:

Coût d’achat de la cartouche: 5 euros Frais de livraison de votre fournisseur: 30 euros pour 60 cartouches, donc 0.50 euros par cartouche. Frais de livraison au client (inclut une enveloppe à bulle et une étiquette): 1 euro. Frais Google: 0.15 cts par clic, 100 clics pour une vente, donc 15 euros par vente. TVA: 19.6% de 15 euros = 2.94 euros

Total: 24.44 euros.

Je ne parle même pas des frais d’électricité, de ligne Internet et de local. Vous allez me dire « je travaille de chez moi donc cela ne coûte rien » et je vous répondrai que vous avez tord…

Quoi qu’il en soit, sur cette vente vous venez de perdre près de 10 euros.

Si vous faites 10 ventes, vous perdez donc 100 euros et sur 100 ventes 1000 euros.

Par ailleurs, où est votre salaire ?

Un business sur Internet est avant tout un business. Internet n’est pas un lieu hors de la réalité, les règles habituelles de calcul s’appliquent…

Si vous avez des informations qui peuvent me faire changer d’avis, je suis tout ouïe.

38% des sites ne servent à rien

Une étude de Vérisign, la société qui gère les .com et .net au niveau mondial, indique qu’il y a 63 millions noms de domaine en .com et .net.

Parmi ces noms, 24% sont des domaines parqués. Un domaine parqué est un nom de domaine qui a pour contenu une seule page qui ne contient que des liens PPC (Google adwords ou similaire).

14% des noms de domaine étudiés ne mènent nulle part.

Conclusion: 38% des sites en .com et .net ne servent rien et 24% servent spécifiquement à polluer Internet.

Google aime-t-il les standards ?

Finalement, j’ai la preuve de ce que j’avance depuis un certain temps déjà: ce qui compte le plus pour le référencement ce ce n’est pas les astuces utilisées pour faire croire aux moteurs que l’on est génial mais avant tout d’avoir un contenu de qualité, intéressant et novateur.

Preuve en est du site http://www.opquast.com , du projet mené par Elie Sloïm sur la qualité des sites web. Ce site respect bien sûr les standards W3C (XHTML et autres acronymes barbares) et depuis quelques jours se trouve crédité d’un PageRank 8.

Si vous voulez faire plaisir à Google suivez ces principes. De toute façon d’ici quelques temps vous n’aurez plus le choix de ne pas respecter les standards: votre site sera tout simplement refusé par les moteurs…

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture des pratiques qualité recommandées par http://www.opquast.com

Maxime

Une bonne et une mauvaise nouvelle

D’après Jakob Nielsen de http://www.useit.com , il y a maintenant plus de 100 millions de sites web avec une évolution actuelle de 25% par an.

Cela veut dire que d’ici 2010, il y aura plus de 200 millions de sites sur la toile.

Qu’est ce que cela signifie pour vous ? Selon votre point de vue deux choses opposées:

1- si vous êtes internaute, c’est une très bonne nouvelle. Plus il y a de sites sur Internet, plus vous avez de chance de trouver des sites qui répondent à vos questions ou vous procurent les sensations que vous recherchez (par exemple des sites de jeux comme http://www.ludosnack.com ).

2- si vous êtes webmaster, c’est une très mauvaise nouvelle. Plus il y a de sites sur Internet, plus vos concurrents sont présents en ligne et donc moins vous avez de chance de vous faire une place sur la toile.

Avec 100 millions de sites, est-il encore possible de se positionner sur les moteurs de recherche ? Tout dépend si vous savez ce que vous faites ou pas. Et par ces mots, je n’entends pas « êtes-vous au fait des dernières astuces colportées par je ne sais quel site », mais plutôt « avez-vous conscience de devoir proposer quelque chose de différent ? »

En 1995, n’importe qui pouvait être premier sur Yahoo avec la réquête voiture. Il suffisait de créer un site à ce sujet et comme vous étiez le seul, vous vous retrouviez catapulté en première place.

En 2006, si quelqu’un demande à un référenceur d’être premier sur Google sur le terme « voiture », j’espère que le référenceur est suffisament intelligent pour raccrocher immédiatement le téléphone.

D’ailleurs, l’élargissement d’Internet ne signifierait-il pas la mort des référenceurs ?

Qu’en pensez-vous ? J’attends vos commentaires…

Quand la pub nous fait tourner en rond

Avec leur étrange faculté à accumuler les désagréments en cascade, les malchanceux ont inventé le cercle vicieux. Bien assis sur leurs théories qui se démontrent elles-mêmes, les économistes nous ont apporté le cercle vertueux.

Les webmasters, quant à eux, par l’usage pour le moins ambigü qu’ils ont fait de la publicité, ont créé le cercle virtuel. Lequel emprunte d’ailleurs largement aux deux autres la plupart de ses caractères…

Imaginons un instant que vous soyez l’heureux propriétaire d’un site internet présentant de la publicité sous forme de bannières.

Aspect vertueux du cercle virtuel : plus vous faites la promotion de votre site internet, et plus vous avez de chances que les internautes viennent nombreux visiter vos pages. Et, par la même occasion, qu’ils affichent les bandeaux qui s’y trouvent, voire même qu’ils cliquent dessus, accroissant du même coup l’intérêt de votre site aux yeux des annonceurs. Ainsi, en vous débrouillant bien, l’investissement que vous consentez à la publicité de votre propre site peut être très largement compensé par les revenus que vous générez en faisant de la publicité pour les autres. Quelques utilisateurs de la régie publicitaire de Google l’ont bien compris et ont d’ailleurs mis au point une sorte de « martingale » dont l’objectif est de gagner de l’argent (et même parfois beaucoup d’argent) en optimisant le rapport entre dépenses de publicité et gains tirés d’une promotion très ciblée.

Aspect vicieux du cercle virtuel : plus les internautes cliquent sur les bannières de votre site et, forcément, moins ils le visitent. Chaque clic vous fait gagner quelques centimes d’euro, mais vous fait également perdre un visiteur. Les bannières sont donc autant de trous qui laissent échapper les internautes que vous avez parfois eu beaucoup de mal à faire venir chez vous. En ce sens, certains sites sont devenus de véritables passoires, ou plus exactement une sorte de filtres qui, au gré des bandeaux, redirigent les internautes vers d’autres sites. Une épuisante course à l’audience est alors engagée : pour pouvoir justifier auprès des annonceurs un certain intérêt à être présent sur leurs pages, les webmasters se démènent pour attirer chaque jour davantage de visiteurs. Lesquels iront aussitôt s’egayer vers les sites des annonceurs, amputant ainsi d’autant les statistiques du site éditeur. Et obligeant ce dernier à accentuer encore son effort en vue de les maintenir à un niveau acceptable. Un peu comme s’il suffisait d’augmenter le débit d’un robinet au-dessus d’une main ouverte pour espérer retenir davantage d’eau au bout des doigts. Peine perdue.

Alors quelle est la solution ? Proposer de la publicité uniquement à l’affichage (ce qui se passe d’ailleurs avec les autres media : journaux, télévision, radio..) ? Difficile, voire impossible, car le pli est déjà donné concernant le clic, et ce serait d’ailleurs se priver du formidable outil de tracking commercial que constitue internet. Multiplier les contenus intéressants pour retenir les internautes un peu plus longtemps sur le site éditeur ? Ou tout au moins les inciter à visiter davantage de pages avant d’aller exprimer leur infidélité sous d’autres cieux ? Certains le font déjà, mais les coûts supplémentaires liés à la conception de ce contenu risquent ne gréver un peu plus le budget de fonctionnement de sites qui ont parfois déjà du mal à rentabiliser leur structure actuelle. Et la plupart des sites qui proposent plus de contenu… proposent également plus de publicité.

Bref, on tourne en rond.

En fait, il semble que la tendance actuelle aille vers un contenu de plus grande qualité, à défaut d’être plus copieux. Mais le problème reste entier : si je propose un service suffisamment intéressant pour que mes visiteurs ne soient pas tentés d’aller ailleurs, je gagnerai en audience et en nombre de pages vues… mais je perdrai en revenus publicitaires. Pire encore, je risque d’être de moins en moins sollicité par les annonceurs en raison du fameux « taux de clic », devenu alors désastreux sur mon site. L’aspect vicieux du cercle virtuel est en marche : davantage de qualité dans mes services, donc plus de pages vues sans que les visiteurs aient envie d’aller voir ailleurs, donc un taux de clic en chute libre, donc moins de revenus, donc moins de moyens pour maintenir mes services à terme ; et là, moins de services intéressants égale moins d’attrait pour les internautes, donc moins de visiteurs, donc moins d’affichages de publicité (et donc de clics), donc moins de revenus, etc…

Et on repart pour un tour.

Finalement, peut-être s’agit-il d’une étape normale de l’évolution d’internet. Et comme dans tout processus d’évolution, on trouve des voies sans issue, des branches sans avenir qu’il faudra couper pour que s’épanouisse l’arbre généalogique de l’internet du futur.

Peut-être que nous sommes justement assis sur ce genre de branche…

Et tout ça, ça me donne bigrement envie de changer de métier pour devenir bûcheron virtuel. D’ailleurs, j’ai déjà ma scie… Circulaire, bien sûr.

Bruno.

Petits moustiques et grandes grenouilles

C’est la loi de la nature, dans ce monde chaque maillon de la chaîne alimentaire doit manger un individu du maillon précédent pour survivre et prospérer. C’est ainsi pour une bonne part que le capitalisme tient sa raison d’être dans l’espèce humaine. Chaque entreprise évolue dans un environnement concurrentiel avec ses forces et faiblesses. Et doit sans cesse faire toujours plus, mieux, plus efficace pour survivre et se développer.

On reçoit régulièrement des pressions chez Marketing Internet. De diverses personnes et entités.

Cela va du particulier pas content parce qu’un documentaliste Mirti n’a pas accepté son site personnel créé en Flash et affichant 4 nouvelles pop-ups à chaque changement de page. A la société « concurrente » de 45 personnes, faisant quelques centaines de milliers d’euros de chiffre d’affaires qui tente de nous intimider par divers appels téléphoniques et emails pour des raisons cachées.

En passant par tous ceux qui croient détenir la vérité, qui ne sont pas d’accord avec ce qu’on pense et qui nous le font savoir sans argumenter…

Ceux qui me donnent le plus à réfléchir sont ceux qui, en matière de référencement ou dans d’autres domaines nous menacent alors que nous ne sommes pas responsables de leurs petits soucis, rhumes et mals de tête.

Je pense notamment aux clients, lecteurs, visiteurs qui ont un souci x ou y pour des raisons au dessus d’eux et qui vont nous contacter :

  • parce qu’ils ne sont pas premiers sur Google
  • parce que l’un de nos sites est mieux placé que leur propre site internet
  • parce que Yahoo! ne répond pas à leurs emails demandant de changer leur description
  • parce que même en donnant plein de sous pour avoir des visiteurs ils ne font pas de vente
  • parce que personne il ne veut acheter leurs foies gras
  • parce que l’antivirus de leur ordinateur ne marche plus

Bref.

Autant de raisons pour lesquelles il est plus facile de contacter une société plus petite que les Grands d’internet mais qui en est passionnée, que ceux qui ont l’air gros. Il faut savoir déjà que les petits moustiques répondent pour la plupart aux emails et ont une ligne de téléphone. Il est facile de communiquer avec eux « puisqu’ils ne font pas ça que pour l’argent et qu’ils sont joignables ».

Pour les Grands c’est autre chose. Ils ont des boites de contact planquées quelque part sur leurs sites, les-dits sites sont blindés de Foires Aux Questions. Et puis ils font plein de milliards de recettes, et puis ils sont côtés au Nasdaq aussi. Ils ont plein d’employés habillés cool et leurs grands chefs sont dans le magazine Fortune.

Je remarque donc que sur Internet comme ailleurs c’est plus-mieux d’être une grande grenouille qu’un petit moustique.

Je me doute bien par contre qu’il faut prendre gare aux couleuvres…

Bien cordialement,

Gautier.