Faire une remise est une erreur mathématique

Money, Maths, Morals #32/365
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Les temps sont durs, l’argent ne coule plus à flots, les clients se font prier pour acheter.

Etant donné le climat économique, il est nécessaire de redoubler d’efforts et d’inventivité pour continuer à vendre correctement, voire pour simplement survivre.

La remise s’impose rapidement comme le meilleur choix.

C’est une grave erreur. En voici la preuve mathématique:

Si vous vendez un produit 100 euros* et que votre marge est de 20%, vous gagnez 20 euros par vente.

Quand vous faites une remise de 10%, vous baissez votre prix à 90 euros et votre marge n’est plus que de 10 euros par vente. Ce qui veut dire que vous devez vendre deux fois plus pour gagner autant.

Est-ce que faire une remise de 10% va vous apporter deux fois plus de ventes ? Non. Simplement parce que vous n’allez pas doubler votre taux de conversion et vous n’influez en rien sur le nombre de personnes qui voient votre offre.

Donner une remise ajoute de la pression sur vos épaules au lieu de simplifier votre tâche. Pensez-y la prochaine fois que vous êtes sur le point de choisir cette stratégie.

*J’ignore volontairement la TVA qui compliquerait les calculs pour obtenir le même résultat.

La remise, l’arme ultime du commercial

Heard the joke about the guy who went to Arizona to teach Intermediate Albanian?
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La raison principale pour laquelle un prospect n’achète pas est parce que le prix est trop élevé. Un bon commercial saura donc lui faire une remise et le convertir de prospect en client.

C’est du moins comme cela qu’est perçu ce métier par beaucoup.

En réalité, est-ce un travail de commercial que d’offrir une remise ? Son travail n’est-il pas plutôt de démontrer que le produit ou service vaut plus que le prix demandé ?

La remise est une arme, mais c’est l’arme ultime (du latin « ultimus » qui veut dire « le dernier »): elle ne doit venir qu’en dernier.

Croire que le métier de commercial se résume a donner une remise, c’est croire que le métier d’instituteur se résume à noter les devoirs.

La partie immergée de l’iceberg

Humpback Whale Tail and Iceberg in Labrador
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Il est très facile de résumer le marketing à un ensemble d’actions concrètes:

  • Obtenir des témoignages et les publier
  • Proposer une remise
  • Faire un partenariat avec un distributeur
  • Ajouter de la valeur au produit (cadeaux)
  • Faire imprimer des t-shirts et graver des stylos
  • Créer un flyer et le distribuer
  • Ecrire aux clients d’anciens produits
  • Faire une conférence
  • Parler à la radio
  • Sourire à la télévision
  • Répondre à la presse
  • Envoyer des cartes de voeux
  • Faire une offre: un acheté, cinq gratuits
  • Mettre en place un autorépondeur
  • Animer un compte Twitter ou une page Facebook
  • Et probablement quelques centaines d’autres choses

Cependant tout ceci n’est qu’une faible partie du marketing, c’est la partie émergée de l’iceberg.

Le gros du travail marketing est caché en dessous du niveau de l’eau: c’est la stratégie.

Un iceberg n’est pas stable si sa partie immergée n’est pas plus volumineuse que la partie émergée. Typiquement 88% de la glace est invisible.

De la même façon, votre société est instable si vos actions marketing ne reposent pas sur une stratégie.

La crise est une opportunité

Depuis que l’état de crise a été déclarée, on voit fleurir les offres au rabais. C’est une stratégie à très court terme et si vous la suivez, vous risquez de courrir à votre perte.

Cette période est une opportunité pour vous, pour ressortir plus fort et profiter de la chute de vos concurrents.

Pourquoi baisser les prix n’est pas bon ? Simplement parce que cela veut dire réduire vos marges et donc réduire votre trésorerie. Cela implique donc de devoir dépenser moins en développement de nouveaux produits et donc à terme un effondrement du nombre de vos clients.

Voici quelques stratégies qui sont plus pérennes:

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