Qui va gérer les .fr ? L’AFNIC ne veut pas renoncer

Le gouvernement français a publié le 15 janvier l’appel à candidatures pour la gestion des noms de domaines français (le .fr en tête mais aussi les extensions régionales comme le .re (Réunion) ou le .yt (Mayotte)).

Il faut savoir que ces extensions sont actuellement gérées par l’AFNIC, association créée en 1997 pour reprendre les activités de gestion de ces domaines qui étaient jusqu’alors une des charges de l’INRIA.

Il n’y a donc jamais eu de concertation public ou de choix sur quelle entité doit gérer ces noms de domaine. D’où la décision du gouvernement de faire cet appel à candidatures. Cela fait suite au décret 2007-162 du 6 février 2007 qui fixe les règles d’attribution et permet donc de désigner le prestataire en charge de la gestion de ces noms de domaine de façon indépendante. Cela tient aussi compte des résultats de la consultation publique telle que discuté ici.

Cependant, il semble que le processus ne soit pas des plus équitables.

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Tout le monde ne peut pas être auto-entrepreneur

Ca y est, nous sommes en 2009 et donc depuis 36 heures, tout un chacun peut devenir auto-entrepreneur. enfin presque.

Pour rappel, le statut d’auto-entrepreneur a été créé pour permettre à un particulier d’exercer de façon simple une activité commerciale.C’est le statut « idéal » pour un travail complémentaire à un poste d’employé ou si vous êtes étudiant ou encore retraité.

L’enregistrement est simple: il suffit d’aller s’inscrire sur le site de l’URSSAF. Dommage que ce site fasse un filtrage inutile sur le système d’exploitation et le navigateur.

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Les revenus Internet bientôt taxés

Avec le statut d’auto-entrepreneur, le gouvernement s’était attaqué aux vendeurs plus ou moins occasionnels sur Internet (sur eBay en particulier).

Un nouveau chantier vient d’être lancé: celui de la taxation de tous les autres revenus: légaux, marketing, créatifs et télécoms. Ces revenus comprennent les revenus publicitaires obtenus par affiliation.

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Une nouvelle taxe internet prévue pour la fin de l’année ?

Suite au récent déplacement à Londres du Président de la République, Nicolas Sarkozy, il semble qu’un certain nombre d’accords franco-britanniques aient été conclus en matière fiscale, au nombre desquels figure une prochaine taxe sur les publications en ligne.

Depuis le début de l’année 2008, 6 nouveaux impôts ont été créés, notamment pour réduire le déficit budgétaire chronique de la France ainsi que pour compenser les pertes liées à certaines suppressions d’impôts. Au Royaume Uni, la situation semble assez similaire et la venue du Président Français fut pour les responsables économiques britanniques l’occasion d’aborder l’éventualité de solutions communes.

Parmi celles qui semblent avoir été retenues, on notera la future TPPE (Taxe Provisionnelle sur les Publications Electroniques) proposée conjointement par Eric Besson, Ministre de l’Economie Numérique, et April Fisher, son homologue outre-Manche.

Cette nouvelle taxe devrait concerner tout nouveau site internet créé depuis la France ou le Royaume Uni, son responsable légal devant alors s’acquitter de quelques euros par an pour être en conformité avec la nouvelle législation. La Loi sur la Confiance en l’Economie Numérique devrait d’ailleurs être très prochainement modifiée afin de prendre en compte cette nouvelle obligation pour les éditeurs.

Comme tout projet de loi émanant du Gouvernement, la nouvelle TPPE devrait être discutée à l’Assemblée Nationale prochainement, mais il se pourrait que le texte puisse être adopté « en force » étant donné son probable statut de traité international.

D’après le calendrier prévu, cette taxe devrait entrer en vigueur avant la fin de l’année 2008.

A quoi sert la multiplication des TLD ?

La semaine dernière, l’ICANN (l’organisme autoproclamé régulateur international de l’Internet) a communiqué son intention de faire appel au « grand public » pour la création de nouvelles extensions de noms de domaines (ou TLD).

Par grand public, il faut entendre principalement les grandes entreprises et les gouvernements, auxquels pourront éventuellement se joindre des initiatives privées individuelles… à condition qu’on leur prète la moindre attention.

On se souvient qu’à son arrivée sur ce marché alors en friche, fin 1998, l’ICANN avait hérité des trois extensions générales originelles qui étaient :

  • le .com (appelé aussi « dotcom »), historique et principalement destiné aux sites marchands,
  • le .net prétendument réservé aux services en ligne,
  • et le .org qui devait s’appliquer aux organisations non commerciales.

En fait, la réalité avait bien rapidement démonté ce bel ordonnancement théorique et les deux TLD « secondaires » qu’étaient le .net et le .org ont surtout été considérés comme des alternatives à la réservation de noms dont le dotcom était déjà pris.

Sentant sans doute qu’il y avait là matière à creuser, l’ICANN se fend en 2000 d’une diversification purement commerciale en créant 7 nouvelles extensions (.aero, .biz, .coop, .info, .museum, .name, .pro) pour lesquelles l’organisme optimiste prédit un rush sans précédent. Dans les faits, seuls le .biz et le .info semblent avoir rencontré un certain succès d’estime entre 2001 et 2004. Mais là encore, uniquement en tant qu’alternatives à l’acquisition de noms de domaines déjà réservés par ailleurs en .com, .net et .org.

Malgré le désintérêt apparent de la plupart des professionnels du net pour ces nouvelles extensions, l’ICANN décidément désireuse de susciter un regain du marché, récidive en 2004 en sortant les TLD .asia, .cat, .jobs, .mobi, .tel et .travel dont il est probable qu’une majorité d’entre vous n’aient même jamais entendu parler.

Jusqu’où cette politique peut-elle aller ? Quel est même son intérêt alors qu’aujourd’hui, la plupart des webmasters préfèrent changer de nom de domaine pour avoir « leur » dotcom, plutôt que de devoir se rabattre sur l’une des extensions secondaires dont la plupart s’accordent à dire qu’elles n’ont, au mieux, aucun intérêt stratégique, et au pire, qu’elles décrédibilisent l’entreprise qui est contrainte à ce pis-aller.

Surtout qu’il existe également des extensions nationales dont l’utilité, si elle est parfois contestée, est néanmoins d’assurer une certaine reconnaissance au nom de domaine, voire même un statut « officiel » lui donnant une forme de légitimité. C’est notamment le cas en France où bon nombre d’entreprises ont compris l’intérêt du .fr en complément du dotcom traditionnel, ne serait-ce que pour coller davantage aux attentes d’un public encore très attaché aux spécificités culturelles et régionales. Spécificités qu’il faut bien entendu comprendre à l’échelle du monde et en réaction souvent à une internationalisation de plus en plus présente, synonyme de déshumanisation et de perte de valeurs.

Dans un tel contexte, et alors que le modèle Internet tarde encore parfois à asseoir définitivement son statut d’atout stratégique pour les entreprises, quel est l’intérêt d’acheter toujours plus d’extensions pour son (ou ses) nom(s) de domaine ? A part dépenser toujours plus pour rédiriger les internautes vers son site (à condition qu’il leur vienne l’idée saugrenue de taper « www.sitemachin.cat » dans leur navigateur…), à quoi peuvent bien servir ces différentes extensions ?

L’ICANN tarderait-elle à comprendre que ce n’est pas forcément en multipliant les offres parallèles qu’on multiplie les clients ? Au mieux risque-t-on de les disperser, de diluer leur intérêt et de les conforter dans le choix bien compréhensible de se rattacher à une ou deux valeurs sures. En l’occurence, le dotcom et éventuellement l’extension nationale.

Et d’ailleurs, n’est-ce pas la même chose pour tous les business ? Ne vaut-il pas mieux se concentrer sur un ou deux produits majeurs, plutôt que de commencer à faire hésiter nos visiteurs sur nos offres en constante mutation ?

Car lorsque le client hésite, le commerçant a déjà commencé à perdre sa vente.

Les Français ont-ils compris les avantages d’Internet ?

Je viens de recevoir l’appel d’un « partenaire » qui, afin de finaliser l’ouverture de notre compte chez eux, demande un extrait K-Bis.

Pour ceux d’entre vous qui me liraient d’en dehors les frontières francophones, je précise que l’extrait K-Bis est un morceau de papier, émis par l’administration française, qui prouve qu’une société existe, qu’elle est bien immatriculée et qui en reprend les éléments essentiels (date de création, gérant, etc…).

Depuis deux ou trois ans l’administration française permet désormais de télécharger un extrait K-Bis depuis un site officiel, moyennant finances. Il est intéressant de noter que le document ainsi téléchargé n’a « aucune valeur légale »: l’administration vend donc du vent. Le seul document reconnu est celui vendu (nettement plus cher d’ailleurs), qui est envoyé la poste, une fois imprimé par l’imprimante officielle du gouvernement (probablement de marque Bull).

Je m’interroge d’ailleurs sur l’intérêt de ce document dans un monde où Internet est omniprésent. Pourquoi ce partenaire veut-il un extrait K-Bis officiel de moins de trois mois imprimé par l’état et tripoté par les mains de mon facteur alors que les mêmes informations (et plus encore) sont disponibles en temps réel sur http://www.infogreffe.fr (entre autres) ? Voilà: nous venons de gagner deux timbres, sauver un arbre et récupérer 2h de nos vies…

Finalement, n’est-il pas aberrant de prendre ce genre de renseignements au début d’une relation d’affaires et de ne plus s’en soucier par la suite ? Cela me fait penser à tous ces propriétaires qui refusent de vous louer leur appartement parce que vous n’avez pas de jolies fiches de paie, mais qui une fois qu’ils vous ont accepté ne vous demandent même pas une fois tous les 5 ans de confirmer que vous pouvez toujours payer le loyer…

Quand la France entrera-t-elle au XXIe siècle ?

Cordialement,

Maxime