Le cycle de conférences Search Engine Strategies de Londres vient de se terminer. Voici ce que j’en retiens…
Le SES Londres est probablement le plus gros rassemblement en Europe dédié exclusivement au référencement.
Cette année ne fit pas exception et ce sont plus de 2000 personnes qui se sont retrouvées là bas.
Les intervenants étaient de très bonne qualité et une bonne part d’entre eux n’étaient ni Anglais, ni Américains. Il est évident que les anglo-saxons peuvent nous apprendre plein de choses, mais certaines de leurs méthodes et outils sont spécifiques à la langue anglaise.
Parmi les sommités présentes on notera:
- Jim Sterne – l’auteur de nombreux livres de référence sur le web analytics
- Ralph Wilson – le responsable de WebMarketingToday – celui qui m’a donné envie de faire du marketing en ligne dans ma jeunesse
- Andy Beal – le créateur de MarketingPilgrim
- Ralph Tegtmeier – connu sous le nom de Fantomaster, spécialisté du cloaking
- Nick Carr – auteur de plusieurs livres sur le marketing en ligne
- Bruce Clay – créateur de la carte relationnelle des moteurs de recherche
Je ne vais pas faire un résumé exhaustif de tout ce qu’il s’est passé pour deux raisons: 1- il fallait être là 🙂 et 2- de nombreux sites s’en chargent déjà très bien. Ce message d’Aurélien Bardon devrait vous donner de quoi démarrer:
http://www.outil-referencement.com/blog/index.php/481-search-engine-strategies
Le résumé d’une de mes interventions (ainsi qu’une photo pour mes fans) se trouve ici: http://endlessplain.com/2008/02/20/ses-london-2008-competitive-research/
Cependant je vais rebondir sur deux points qui me semblent très importants.
Tout d’abord, le public était composé de plus d’un tiers de non britanniques. En particulier les visiteurs provenant d’Allemagne et de Pologne étaient très nombreux.
La question que j’ai le plus entendue est « est-ce que c’est valable dans une langue autre que l’anglais » ou « est-ce qu’il existe un outil similaire qui fonctionne avec des langues étrangères ».
Même les Britanniques s’y sont mis en demandant régulièrement s’il était possible de distinguer résultats américains et résultats européens.
Pour moi, cela montre une tendance souvent oubliée: l’importance croissante de la localisation et du support local. Il y a 10 ans, chaque pays avait un ou deux moteurs de recherche locaux, qui s’accaparaient le marché. Puis sont apparus les mastodontes comme Google et Yahoo. En 2008, un nombre de plus en plus élevé de personnes a tendance à revenir à des outils locaux ou au minimum des outils qui les comprennent au niveau langue et culture.
Google, Yahoo et consorts sont très bons, mais sont trop généralistes et donnent trop de résultats. Ils sont donc moins pertinents que des outils plus ciblés. L’avenir est donc aux moteurs locaux et aux moteurs de niche. Dans quelques temps vous utiliserez Google pour vos recherches généralistes et d’autres outils pour des recherches pointues.
Le deuxième point provient d’une remarque de Bruce Clay. De son point de vue les rapports de positionnement sont de moins en moins utiles.
La raison est simple: les résultats renvoyés par les moteurs sont de plus en plus personnalisés en fonction de l’utilisateur. Par exemple, si vous avez un compte Google, les résultats de recherche vont dépendre de vos recherches précédentes. Donc ce que vous voyez sur une recherche particulière n’est pas ce que voit votre collègue ou votre voisin.
Cela rend donc les outils comme SeeURank obsolètes: ce que voit l’outil ne correspond pas forcément à ce qu’a vu un visiteur lambda, le rapport dans sa forme actuelle est donc inutile. L’avenir passera par des études statistiques du type « pour 80% des utilisateurs de Google, le site est dans la première page ».
Ces deux points me semblent de nature à remettre en question les approches prises actuellement par l’industrie du référencement.
Quel est votre avis ?
Plusieurs remarques sur la "sortie" de Bruce Clay :
1. Les résultats personnalisés ne concernent que les utilisateurs de comptes Google => les webmasters & geeks
2. Il y a longtemps que SeeUrank n’est plus limité au contrôle de positionnement
3. L’analyse d’audience est insuffisante à elle seule. A quoi sert de savoir qu’un mot-clé à un taux de transformation intéressant, si on ne sait s’il reste du trafic à gagner ?
Qualité du trafic et réserves de trafic sont 2 mesures indissociables dans la recherche du ROI 😉
En revanche, ce qui est sur, c’est que les moteurs/régies n’ont pas intérêts à ce que :
– les annonceurs aient une alternative fiable au payant
– les annonceurs aient une info suffisante pour être rationnel
Qu’en penses-tu ?
Pour MagicYoYo:
1- Pour l’instant oui, par contre dans quelques temps je pense que ce ne sera plus le cas. Les cookies vont reprendre leur place et tous les résultats seront personnalisés.
Par ailleurs la personnalisation se fait aussi déjà sur des critères de géolocalisation. Avec les progrès faits dans cette direction, cela sera de plus en plus poussé et au lieu de géolocaliser par un pays, on le fera par région voire ville.
2- Sauf erreur de ma part, SeeUrank récupère les informations qu’il voit sur Google. Donc il va souffrir (comme beaucoup de logiciels) des soucis évoqués, que ce soit pour des rapports de positionnement, des recherches concurrentielles ou toute autre raison.
3- Oui. C’était d’ailleurs le coeur de l’intervention de Bruce Clay: ce qui doit primer est l’étude analytique d’un site avec un outil qui permet de voir les stats, les conversions, etc…
Maxime
Maxime, je ne partage pas (peu) ton avis.
Je te rejoins sur en un sens : les moteurs travaillent à rendre l’analyse de référencement plus difficile.
La personnalisation des résultats en fait partie… même si j’ai des gros doutes sur le pertinence de ce principe (on risque pas de toujours tourner en rond sur les mêmes sites ?)
Cela dit, il sera au minimum possible d’interroger les moteurs sans personnalisation, comme un utilisateur "vierge". Ca ne donnera peut-être qu’une tendance, mais ce sera la meilleure info.
Pour le reste, tu ne m’a pas compris. Les outils orientés audience (y compris webanalyse donc) sont insuffisants. A quoi sert de savoir qu’un mot-clé à un taux de transformation intéressant grace à la webanalyse, si on ne sait pas s’il reste du trafic à gagner en volume ?
L’optimisation de trafic passe nécessairement par des aller/retour entre qualité du trafic et position.
Sinon, on fait de l’optimisation de site sur quelques mots-clés principaux, c’est de l’attrape couillon. Seuls des bons logiciels te permettront d’analyser tes positionnements sur la longue traine.
Pour conclure :
– SeeUrank seul… insuffisant
– Webanalyse seule… insuffisant
– SeeUrank + Webanalyse… y’a bon 🙂