Le web va être noyé sous une vague porno

Global X is at the Museum of SeX
Creative Commons License photo credit: Global X

L’ICANN, l’organisme qui régule les noms de domaine sur Internet a autorisé vendredi la création de l’extension xxx.

Il a fallu plusieurs années de négociation et plusieurs refus pour finalement que cette extension soit approuvée. Comme toutes les nouvelles extensions, la phase initiale d’enregistrement est réservée aux détenteurs de marques.

L’extension sera ensuite ouverte totalement: tout le monde, société ou particulier, pourra enregistrer n’importe quel nom, sous réserve qu’il soit libre. Le registre derrière l’extension pousse son utilisation pour les activités pour adultes (je pense que tout le monde m’a compris).

Le tarif est assez agressif: $10 par nom et par an.

Depuis l’annonce, plus de 300 000 noms ont été pré-réservés, cela fait un peu plus de 4000 noms par heure.

Restera-t-il quand même de la place sur le web pour les autres sites ?

Source: décision ICANN

Allez-vous perdre vos noms de domaine ?

walking
Creative Commons License photo credit: naus3a01

Etant donné que les noms de domaine se vendent pour quelques euros, il est généralement suggéré d’en réserver le maximum possible: noms de marques, déclinaisons de termes génériques, etc… Cela évite que vos concurrents déposent un nom à votre place et vous permet de préparer l’avenir sereinement.

Après tout si vous avez l’idée de créer un site communaitaire d’échange de conseils entre particuliers sur l’élevage des mygales en appartement, réservez immédiatement mygales-appartement.com, mygale-appartement.com et les déclinaisons en autres extensions avant qu’un autre ne le fasse et vous vole l’idée du siècle.

Vous êtes ainsi protégé. Même si quelqu’un crée demain une société qui s’appelle Mygales Appartement SARL.

Quoique.

En fait vous ne serez pas protégé et perdrez vos noms de domaine si vous n’avez pas monté de site. La loi est claire: un nom de domaine est opposable uniquement s’il est exploité. Et par « exploité » le législateur veut dire que le nom doit amener sur un site.

Ne réservez pas des noms de domaine juste pour les conserver. Utilisez-les, même si c’est simplement pour les mettre en parking ou en redirection sur d’autres sites. Un nom de domaine qui renvoie nulle part ne vous est pas garanti.

Qui se souvient il y a 8 ans ?

Septembre 2001 est resté dans les mémoires comme une période sombre de l’histoire et une révolution au niveau des relations internationales.

Sur Internet, septembre 2001 a aussi marqué une révolution: la création de nouvelles extensions pour les noms de domaine. Pour la première fois depuis l’invention d’Internet, les extensions génériques traditionnelles (com net org) étaient rejointes par sept autres extensions.

Raccordement téléphonique dans mon quartier
Creative Commons License photo credit: photogestion

Lancées en grande pompe, ces extensions avaient pour but de désengorger le .com et de permettre à tout le monde de trouver sa juste place en ligne.

Faisons le point 8 ans plus tard:

.biz: ouverte à tous sous reserve de vendre des chose, cette extension est utilisée sur 2 millions de domaines.

.coop: extension pour les coopérative, à ce jour elle compte moins de 6000 noms

.aero: dédiée à l’aviation, cette extension comporte un peu plus de 6000 noms enregistrés.

.pro: réservée aux professionnels (docteurs, avocats, comptables, …) avec maintenant 32500 noms enregistrés.

.museum: limitée aux musées mais qui ne comporte que 530 noms à ce jour.

.name: extension pour avoir son nom de famille. Elle comporte 320 000 noms.

.info: ouverte à tous, cette extension est la grande gagnante avec plus 7.5 millions de noms enregistrés à coups de promotions agressives (nom de domaine gratuit pendant un an par exemple)

Est-ce que cela valait le coup ? Financièrement peut-être mais au niveau popularité, je reste sceptique…

Qui va gérer les .fr ? L’AFNIC ne veut pas renoncer

Le gouvernement français a publié le 15 janvier l’appel à candidatures pour la gestion des noms de domaines français (le .fr en tête mais aussi les extensions régionales comme le .re (Réunion) ou le .yt (Mayotte)).

Il faut savoir que ces extensions sont actuellement gérées par l’AFNIC, association créée en 1997 pour reprendre les activités de gestion de ces domaines qui étaient jusqu’alors une des charges de l’INRIA.

Il n’y a donc jamais eu de concertation public ou de choix sur quelle entité doit gérer ces noms de domaine. D’où la décision du gouvernement de faire cet appel à candidatures. Cela fait suite au décret 2007-162 du 6 février 2007 qui fixe les règles d’attribution et permet donc de désigner le prestataire en charge de la gestion de ces noms de domaine de façon indépendante. Cela tient aussi compte des résultats de la consultation publique telle que discuté ici.

Cependant, il semble que le processus ne soit pas des plus équitables.

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