Utilisateurs, statistiques et revenus

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Creative Commons License photo credit: smith_cl9

Si on a plus de visiteurs, les statistiques montrent une progression.

Si les statistiques montrent une progression, les revenus augmentent.

Si les revenus augmentent, on peut s’acheter plus de choses.

Il est dommage que tout cela dépende des visiteurs, un élément non maîtrisé.

Le jounal « Le Nouvel Observateur » a trouvé la parade: il suffit de se passer des utilisateurs mais d’augmenter quand même les chiffres des statistiques.

En conséquence, le journal a implémenté le rafraîchissement automatisé de toutes ses pages: une balise Refresh avec comme valeur 300 assure que chaque page se ré-affiche toutes les 5 minutes.

Remarquez, ils ne sont pas les seuls: Libération et l’Express aussi.

Le journal Le Monde le fait aussi mais plus calmement avec une période de rafraîchissement de 1200 secondes, soit 20 minutes.

Quant au journal Les Echos, il a appuyé sur l’accélérateur avec un rafraîchissement toutes les 180 secondes, soit toutes les 3 minutes !

Quand je pense que la Bonne Pratique Opquast numéro 4 est « Le site n’impose pas de redirection ou de rafraichissement automatique côté client« , je me dis que la qualité en ligne a encore du mal à trouver sa place …

La distraction ne paie pas

Books Bought & Sold (But I Had The Last Sudoku)
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Je vois de plus en plus de sites marchands qui ajoutent des publicités sur leurs pages.

Leur raisonnement est simple et imparable: à défaut de faire une vente, l’argent rentrera sous forme publicitaire.

C’est une quadruple erreur:

  • Les revenus publicitaires sont minimes. Aucun visiteur ne va sur un site marchand dans l’idée de cliquer sur les publicités.
  • En terme d’image, c’est une grave erreur qui va vous nuire au long terme.
  • Vous risquez d’envoyer vos visiteurs chez des concurrents. (Oui, on peut filtrer les publicités mais si vous avez le temps de le faire c’est que vous ne passez pas assez de temps à développer vos ventes).
  • Peut-être la plus grosse erreur est que cela distrait vos visiteurs: vous leur donner autre chose à voir que votre contenu et vos produits. S’ils ont le choix, ils ne prendront pas la bonne décision.

Si votre but est de vivre de la publicité, pourquoi faire un site marchand ?

Moins cher que gratuit

Vos clients sont des êtres humains avant tout et ils souffrent donc des défauts des humains. L’un de ces défauts (certains dirons qualité) est de vouloir payer toujours moins pour des prestations ou des produits.

Money Coins by Photos8.com
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C’est pour cela que nous avons tendance à acheter des produits en solde ou profiter des offres « un acheté, un gratuit ».

Sur Internet, le gratuit abonde: conseils, informations, ebooks, services… Tout – ou presque – existe en version gratuite.

Si vous prenez cette route, il sera donc difficile de vous démarquer. Vous devez aller plus loin. Qu’est-ce qui est mieux que gratuit ? Tout simplement « moins cher que gratuit ».

Impossible ? Non, pas du tout. Voici quelques exemples:

– des services de rentabilisation: vous utilisez gratuitement la plateforme et elle vous fait gagner de l’argent. C’est typiquement le cas des plateformes d’affiliation.

– des services d’optimisation: l’accès au service est gratuit et il vous permet d’améliorer vos revenus existants en optimisant votre approche. C’est le cas par exemple de la plateforme Above qui optimise les revenus des domaineurs qui font du parking.

– un partage des revenus: l’utilisation est gratuite et vous touchez une partie des revenus publicitaires. C’est le cas de certains services de Google comme par exemple le moteur personnalisé.

Proposez-vous du gratuit actuellement ? Si oui, pouvez-vous faire encore moins cher ?

Les revenus Internet bientôt taxés

Avec le statut d’auto-entrepreneur, le gouvernement s’était attaqué aux vendeurs plus ou moins occasionnels sur Internet (sur eBay en particulier).

Un nouveau chantier vient d’être lancé: celui de la taxation de tous les autres revenus: légaux, marketing, créatifs et télécoms. Ces revenus comprennent les revenus publicitaires obtenus par affiliation.

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MFAllait pas abuser ou la fin des Adsenses

Coup de tonnerre dans le landernau de la pub en ligne : Google a décidé de radier les MFA de son programme de rémunération.

Pour ceux qui l’ignoreraient, les MFA (Made For Adsense) sont des sites conçus uniquement pour générer des revenus publicitaires via les publicités Google. Généralement, ces sites n’ont pas ou peu de contenu, et servent uniquement à inciter les visiteurs à cliquer sur des liens rémunérés. Visiteurs que l’administrateur du site aura, pour une part plus ou moins grande, également débauché via Google en achetant… des publicités ! Tout le sport consiste à gagner plus d’argent que ce qui a été dépensé. Et certains s’en tirent plutôt bien puisqu’ils peuvent dégager plusieurs milliers d’euros de bénéfice par mois et par site.

Las ! les annonceurs ont en eu assez de ces acteurs qui faussent le marché, et devant la menace d’une fronde des professionnels, Google a décidé de remettre les pendules à l’heure.

Fini donc le temps des « bons plans Google » ? Presque. En tout cas, il y a fort à parier qu’une fois la purge effectuée Google durcira les conditions d’éligibilité à son programme de rémunération.

Evidemment, le moins qu’on puisse dire c’est que l’annonce n’est pas populaire, mais j’estime pour ma part qu’elle est saine. Car on ne peut bâtir de modèle économique fiable sur la seule exploitation des failles d’un système. Et pour l’instant, à l’instar des MFA, on a surtout l’impression que la plupart de ceux qui réussisent à gagner de l’argent en ligne sont justement ceux qui sont parvenus à détourner telle ou telle procédure, ou à contourner un blocage technique, ou encore à s’engouffrer dans la moindre anfractuosité légale ou commerciale, juste pour en tirer un profit immédiat.

Tout le monde prétend vouloir faire d’Internet un espace médiatique et commercial digne de ce nom. Mais la maturité, et surtout la légitimité du Web, ne surviendront que lorsqu’on cessera de le marginaliser par des pratiques à visée exclusivement opportunistes à court terme. Pratiques qui, non contentes de biaiser le système en pénalisant ceux qui jouent le jeu, nécessitent des reprises en main régulières qui contribuent à donner d’Internet une image encore très perfectible. Pour ne pas dire carrément négative.

Pour que les entreprenautes soient enfin considérés comme des entrepreneurs à part entière, et qu’on ne les regarde plus avec un sourire amusé en se disant « Bah, ça leur passera, un jour ils auront un vrai boulot », alors il est indispensable de faire le ménage.

Google vient de commencer…

Bruno